La Loi de finances 2025, entrée en vigueur le 1er janvier, apporte des changements significatifs pour les entreprises algériennes. De nouvelles dispositions fiscales, des modifications dans les modalités de paiement et des mesures sectorielles spécifiques vont impacter le fonctionnement des sociétés dans divers domaines d’activité. Cet article examine les principales transformations économiques introduites par cette loi et leurs répercussions sur le tissu entrepreneurial algérien.
Nouvelles règles de paiement et modifications fiscales générales
L’une des mesures phares de la Loi de finances 2025 concerne l’interdiction du paiement en espèces pour certaines transactions importantes. Selon TSA Algérie, les opérations immobilières, les achats de véhicules auprès des concessionnaires, l’acquisition de yachts et les polices d’assurance obligatoires devront désormais être réglées « par des moyens de paiement autres que l’espèce, à travers les circuits bancaires et financiers ».
Sur le plan fiscal, plusieurs changements notables sont à signaler. La taxe de publicité applicable au chiffre d’affaires dans le secteur publicitaire double, passant de 1% à 2%. Par ailleurs, la taxe de solidarité sur les importations augmente de 2% à 3%. Ces hausses pourraient impacter la rentabilité de certaines entreprises, notamment dans les secteurs concernés.
Mesures sectorielles spécifiques
La loi introduit des dispositions particulières pour plusieurs secteurs d’activité. Comme le rapporte Bretagne Commerce International, l’industrie du tabac fait l’objet d’une attention particulière avec l’instauration de nouveaux taux d’imposition sur les bénéfices (20% et 31% selon le type de produit) et l’obligation d’obtenir un agrément pour la distribution de tabac.
Pour le secteur immobilier, le fait générateur de la TVA sur les ventes d’immeubles est modifié. Il intervient désormais lors de l’encaissement partiel ou total du prix du bien, et non plus à la livraison juridique ou matérielle.
Les startups et incubateurs bénéficient d’incitations fiscales, notamment une exemption du droit de mutation lors d’acquisitions immobilières. De même, la production d’engrais est considérée comme une activité stratégique et bénéficie d’avantages spécifiques.
Réforme de l’Impôt Forfaitaire Unique (IFU)
La réforme de l’IFU constitue un autre changement majeur. Comme l’explique Algérie Direct, le régime de l’IFU ne sera désormais accordé aux nouveaux contribuables qu’à partir du 1er janvier de l’année suivant le début d’activité, sous certaines conditions. De plus, 11 nouvelles activités sont exclues de ce régime, dont les débits de boissons alcoolisées, les traiteurs et les agences de voyages.
Perspectives économiques et opportunités
Malgré ces changements fiscaux, les perspectives économiques pour l’Algérie en 2025 semblent positives. Selon El Khabar, la croissance économique devrait atteindre 4,5%, avec une croissance hors hydrocarbures de 5%. Ces prévisions laissent entrevoir des opportunités pour les entreprises algériennes, notamment dans les secteurs en développement.
Par ailleurs, l’évolution des prix du gaz en Europe pourrait représenter une opportunité pour l’Algérie, susceptible de bénéficier aux entreprises du secteur énergétique.
En conclusion, la Loi de finances 2025 apporte des changements significatifs pour les entreprises algériennes, avec des impacts variés selon les secteurs d’activité. Si certaines mesures peuvent représenter des défis, d’autres ouvrent de nouvelles perspectives de développement dans un contexte économique qui se veut favorable.