L’arrivée de Vladimir Petkovic à la tête de l’équipe nationale algérienne a ravivé le débat sur les performances des entraîneurs. Bien que ses débuts soient prometteurs, il est encore trop tôt pour le comparer à Djamel Belmadi, qui a marqué l’histoire du football algérien. Analysons les parcours de ces deux techniciens pour tenter d’y voir plus clair.
L’héritage impressionnant de Djamel Belmadi
Djamel Belmadi restera dans les annales comme l’architecte d’une période dorée pour les Fennecs. Arrivé en 2018, il a rapidement transformé l’équipe en une machine à gagner. Son plus grand exploit ? Mener l’Algérie à la victoire lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, mettant fin à une disette de 29 ans. Sous sa houlette, l’équipe a également enchaîné une série impressionnante de 35 matchs sans défaite, un record qui témoigne de la solidité de son projet.
Cependant, la fin de son mandat a été marquée par des déceptions. L’élimination en barrages pour la Coupe du Monde 2022 face au Cameroun et les contre-performances lors des CAN 2021 et 2023 ont terni son bilan. Ces revers ont conduit à son départ, laissant un héritage mitigé malgré ses succès antérieurs.
Petkovic : des débuts prometteurs mais un chemin encore long
Vladimir Petkovic a pris les rênes de l’équipe nationale avec la lourde tâche de relancer la machine après l’élimination précoce à la CAN 2023. Ses premiers pas sont encourageants : en sept matchs, il affiche un bilan de cinq victoires, un nul et une défaite. L’attaque semble avoir retrouvé son efficacité avec 19 buts marqués sur cette période.
Néanmoins, le technicien bosnien a encore beaucoup à prouver. Qualifier l’Algérie pour la Coupe du Monde 2026 sera un objectif crucial, tout comme briller lors de la prochaine CAN en 2025. Ces échéances permettront de mieux évaluer sa capacité à gérer l’équipe sur le long terme et dans les grands rendez-vous.
Une comparaison prématurée mais des styles différents
Comparer Petkovic et Belmadi à ce stade serait hâtif. Leurs approches tactiques diffèrent, comme le souligne un ancien international algérien : « Petkovic est différent de Belmadi dans ses choix. » Là où Belmadi privilégiait un jeu direct et intense, Petkovic semble opter pour une approche plus possession.
Les statistiques sont pour l’instant à l’avantage de Petkovic, qui affiche une moyenne de 2,37 points par match contre 2 pour Belmadi sur ses huit premiers matchs. Cependant, ces chiffres doivent être nuancés par la différence de contexte et d’adversaires rencontrés.
Les défis à venir pour Petkovic
Pour s’inscrire dans la durée et potentiellement surpasser l’héritage de Belmadi, Petkovic devra relever plusieurs défis. Ses explications tactiques, parfois jugées peu convaincantes, devront se traduire par des résultats concrets sur le terrain. La gestion des cas individuels, comme celui de Belaili, sera également scrutée de près.
L’entraîneur devra aussi faire face à la pression croissante des supporters et des médias, tout en construisant une équipe capable de briller sur la scène continentale et mondiale. La pression monte déjà et Petkovic devra prouver qu’il peut y résister.
Un verdict en suspens
Il est encore trop tôt pour affirmer que Petkovic est supérieur à Belmadi. Le temps et les résultats lors des grandes compétitions seront les seuls juges. Pour l’instant, les supporters algériens peuvent se réjouir des débuts prometteurs de leur nouveau sélectionneur, tout en gardant à l’esprit que le chemin vers la gloire est long et semé d’embûches.
L’avenir nous dira si Petkovic parviendra à hisser l’Algérie au sommet du football africain et à qualifier les Fennecs pour la Coupe du Monde 2026, des objectifs qui lui permettraient de s’inscrire dans la lignée de son prédécesseur, voire de le surpasser.