Maroc : Un dirigeant d’ONG majeur sous le feu des critiques en raison du dossier du Sahara occidental

Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), fait l’objet de vives critiques au Maroc suite à ses déclarations sur le Sahara occidental. Ses propos en faveur de l’autodétermination et d’une solution négociée ont suscité un tollé médiatique et des appels à son arrestation sur les réseaux sociaux.

Une interview controversée sur le Sahara occidental

Dans une interview accordée au média en ligne Arabi 21, Aziz Ghali a abordé plusieurs sujets sensibles au Maroc, dont la question du Sahara occidental. Le président de l’AMDH a réitéré la position de son organisation en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions de l’ONU.

Ghali a notamment déclaré : « La position de notre organisation sur le Sahara occidental est claire. Par exemple, lors du 5ᵉ congrès, notre association a pris position en faveur de l’autodétermination ». Il a également plaidé pour « une solution négociée entre l’État marocain et le Front Polisario qui satisfasse toutes les parties » et qui « épargne une guerre à la région ».

Une campagne médiatique hostile

Ces déclarations ont provoqué une vague de réactions hostiles dans les médias marocains réputés proches du Palais royal. Le site 360.ma a qualifié les propos d’Aziz Ghali de « graves dérapages », l’accusant de s’être « aligné sur les thèses du Polisario ». Le média en ligne Barlamane a pour sa part dénoncé « une obstination singulière à saper l’unité nationale tout en revendiquant un rôle de défenseur des droits humains ».

Des appels à l’arrestation sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, des appels à l’incarcération d’Aziz Ghali ont été lancés. Des rumeurs infondées sur son arrestation ont même circulé, obligeant le militant à démentir catégoriquement ces allégations sur sa page Facebook le 16 décembre.

La position de l’AMDH sur le Sahara occidental

Aziz Ghali a rappelé que la position de l’AMDH sur le Sahara occidental est alignée sur celle de l’ONU. Il a souligné que si l’ONU soutenait le plan d’autonomie marocain, il n’y aurait pas de négociations en cours. L’AMDH plaide pour une solution négociée qui satisfasse toutes les parties, et non pas seulement une seule.

Le contexte du conflit au Sahara occidental

Le Sahara occidental est un territoire disputé depuis le départ des Espagnols en 1975. Le Maroc a annexé ce territoire, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame son indépendance. Pour l’ONU, le Sahara occidental reste un territoire non autonome dont le processus de décolonisation n’est pas terminé, comme le rappelle cette page Wikipédia.

Les implications pour les relations Maroc-Algérie

Cette polémique intervient dans un contexte de tensions persistantes entre le Maroc et l’Algérie sur la question du Sahara occidental. Comme l’explique cet article sur les relations algéro-marocaines, l’Algérie soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, considérant le Sahara occidental comme « la dernière colonie » d’Afrique.

Les développements récents à l’ONU

Le 31 octobre 2024, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2756 prorogeant le mandat de la MINURSO au Sahara occidental, comme le rapporte ce communiqué de presse des Nations Unies. Cette résolution réaffirme la nécessité de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, basée sur le compromis.

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