L’euro connaît une baisse spectaculaire face au dinar algérien sur le marché noir des devises en Algérie. En l’espace de quelques jours, la monnaie européenne est passée sous la barre symbolique des 250 dinars, atteignant son plus bas niveau depuis plusieurs mois. Cette chute soudaine suscite de nombreuses interrogations sur les marchés financiers et au sein de la population algérienne.
Une baisse rapide et inattendue de l’euro
Début décembre 2024, l’euro s’échangeait encore à 262 dinars algériens sur le marché parallèle. Cependant, en moins de deux semaines, sa valeur a chuté de manière spectaculaire pour atteindre 249 dinars le 19 décembre. Cette baisse de 13 dinars en seulement 10 jours représente une variation significative sur le marché des devises en Algérie.
Le dollar américain n’a pas non plus été épargné par cette tendance baissière. Sa valeur est passée de 248 dinars le 9 décembre à 240 dinars le 19 décembre, illustrant ainsi une dépréciation générale des devises étrangères face au dinar algérien.
Les raisons possibles de cette chute
L’une des principales raisons avancées pour expliquer cette baisse soudaine est l’annonce de l’augmentation de l’allocation touristique par les autorités algériennes. Cette mesure, qui doit entrer en vigueur en janvier 2025, prévoit de faire passer le montant alloué aux voyageurs adultes de 100 à 750 euros, et à 300 euros pour les mineurs.
Cette décision pourrait avoir un impact significatif sur la demande en devises étrangères, notamment l’euro, sur le marché parallèle. Cependant, les modalités exactes d’application de cette nouvelle allocation n’ont pas encore été publiées, ce qui laisse planer une certaine incertitude sur son impact réel à long terme.
Les conséquences pour l’économie algérienne
La chute du cours de l’euro face au dinar algérien pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie du pays. D’une part, elle pourrait rendre les importations moins coûteuses, ce qui serait bénéfique pour les consommateurs algériens. D’autre part, elle pourrait affecter négativement la compétitivité des exportations algériennes sur les marchés internationaux.
Il est important de noter que ces fluctuations concernent principalement le marché parallèle des devises. Les cotations officielles de la Banque d’Algérie restent quant à elles relativement stables, avec un euro s’échangeant à 139,90 dinars à l’achat et 139,94 dinars à la vente.
Perspectives pour l’avenir
L’évolution future des taux de change en Algérie dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la mise en œuvre effective de la nouvelle allocation touristique et des conditions qui y seront associées. Si les exigences pour bénéficier de cette allocation s’avèrent trop strictes, les cours pourraient remonter.
Par ailleurs, d’autres éléments tels que la politique d’importation de véhicules ou les fluctuations du marché pétrolier pourraient également influencer les taux de change dans les mois à venir.
Impact sur le quotidien des Algériens
Cette baisse de l’euro sur le marché parallèle pourrait avoir des répercussions concrètes sur le quotidien des Algériens. Les personnes ayant l’habitude d’acheter des euros pour voyager ou pour épargner pourraient être tentées de profiter de cette baisse pour acquérir la devise européenne à un prix plus avantageux.
Cependant, il est important de rappeler que les transactions sur le marché parallèle des devises restent illégales en Algérie. Les autorités continuent de lutter contre ce phénomène, comme en témoigne la récente saisie de 105 000 euros sur un pilote à l’aéroport d’Alger.
La situation sur le marché officiel
Contrairement au marché parallèle, le taux de change officiel du dinar algérien reste relativement stable. Selon la Banque d’Algérie, un euro s’échange officiellement contre environ 139,90 dinars à l’achat et 139,94 dinars à la vente. Cette différence importante entre les taux officiels et ceux du marché noir illustre les défis auxquels fait face l’économie algérienne en matière de gestion des devises.
Les autorités algériennes continuent de travailler sur des mesures visant à réduire l’écart entre le marché officiel et le marché parallèle des devises, dans le but de stabiliser l’économie et d’attirer davantage d’investissements étrangers.