L’Algérie augmente ses exportations d’oignons avec de nouvelles récoltes

L’Algérie démarre l’année 2025 avec une première exportation agricole d’envergure. 500 tonnes d’oignons rouges viennent d’être envoyées vers la Libye, marquant le début d’une nouvelle stratégie d’exportation pour le pays. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement algérien pour diversifier ses exportations hors hydrocarbures.

Une production d’oignons excédentaire en Algérie

La production d’oignons en Algérie connaît une année exceptionnelle. Les régions de Tiaret, Saïda et Khenchela font face à une surabondance de récoltes, obligeant les agriculteurs à stocker leurs productions en plein air. Cette situation a poussé la filière à chercher des débouchés à l’export pour éviter les pertes, dans un contexte marqué par un manque de pluies persistant à l’Ouest du pays.

Selon Farida Taqout de la direction du commerce de la wilaya de Khenchela, une première cargaison de 12 conteneurs représentant 40 tonnes d’oignons rouges sur un total de 500 tonnes est passée par le poste frontalier de Boushbeika à destination de la Libye. Cette exportation s’inscrit dans un plan plus large incluant divers produits agricoles et matériaux de construction.

Une stratégie d’exportation en développement

Ce type d’exportation n’est pas nouveau pour l’Algérie. En janvier 2024, plus de 5.000 quintaux d’oignons secs provenant de la wilaya de Mascara avaient déjà été exportés vers la Tunisie et la Libye. Le gouvernement algérien encourage activement ces initiatives pour diversifier ses exportations hors hydrocarbures.

Les exportateurs algériens d’oignons peuvent bénéficier d’aides à l’exportation, notamment un remboursement de 50% des frais de transport international pour les produits agricoles périssables. Cette mesure, mise en place depuis 2019, vise à soutenir le développement des exportations hors hydrocarbures.

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Défis et opportunités pour la filière oignon

Malgré ces succès à l’export, la culture intensive d’oignons soulève des questions environnementales, notamment concernant la gestion des ressources en eau. Dans certaines régions comme Mascara, l’irrigation intensive a entraîné une baisse du niveau des nappes souterraines.

Pour faire face à ces défis, le ministère de l’Hydraulique a annoncé des projets de transfert d’eau de mer dessalée vers les régions agricoles. De plus, de nouvelles zones de production, comme le désert de Nemamcha au sud de Khenchela, ont été développées grâce à des autorisations de forage accordées à de nouveaux investisseurs.

Perspectives pour les exportations agricoles algériennes

L’exportation d’oignons s’inscrit dans une stratégie plus large de développement des exportations agricoles. D’autres produits comme la poudre de caroube, les dattes biologiques et l’huile d’olive connaissent également un succès à l’international. Par exemple, l’entreprise Boublenza de Tlemcen exporte de la poudre de caroube pour une valeur annuelle de 47,6 millions USD.

Ces initiatives démontrent le potentiel de l’Algérie à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Cependant, le défi reste de concilier le développement agricole avec une gestion durable des ressources naturelles, notamment l’eau.

Pour plus d’informations sur l’actualité économique en Algérie, vous pouvez consulter les dernières nouvelles sur l’évolution du dinar algérien face aux devises étrangères ou les opportunités liées à l’évolution des prix du gaz en Europe.

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