À partir du 11 décembre 2024, la France met fin à la vente libre de huit médicaments antirhume populaires. Cette décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vise à protéger les consommateurs contre des effets secondaires rares mais potentiellement graves. Désormais, une ordonnance médicale sera obligatoire pour obtenir ces traitements en pharmacie.
Une mesure de sécurité attendue
L’ANSM a annoncé le 10 décembre que la vente sans ordonnance de médicaments contenant de la pseudoéphédrine sera interdite. Cette substance, utilisée comme vasoconstricteur pour soulager les symptômes du rhume, est associée à des risques importants tels que :
- Accidents vasculaires cérébraux (AVC)
- Infarctus du myocarde
- Œdèmes de Quincke
- Chocs anaphylactiques
L’agence souligne que ces risques sont disproportionnés par rapport au caractère bénin des rhumes. Malgré les mesures préventives déjà en place, comme l’interdiction de la publicité, l’exposition de la population à ces risques reste trop élevée.
Les médicaments concernés par cette mesure
Huit produits populaires sont touchés par cette décision, notamment :
- Actifed Rhume et Actifed Rhume jour et nuit
- Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine
- Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine
- Humex Rhume
- Nurofen Rhume
- RhinAdvil Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine
- RhinAdvilcaps Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine
Ces médicaments, auparavant disponibles sans ordonnance, nécessiteront désormais une prescription médicale.
Un changement qui divise les professionnels de santé
La décision de l’ANSM suscite des réactions contrastées parmi les professionnels de santé. Les sociétés savantes, dont celles des ORL et des médecins généralistes, approuvent largement cette mesure. Elles militent depuis longtemps contre l’utilisation de ces médicaments.
Cependant, certains pharmaciens expriment des inquiétudes. Ils craignent que cette décision ne complique leur mission, notamment face à la difficulté d’accès aux médecins pour de nombreux patients.
Impact pour les patients et alternatives recommandées
Cette restriction pourrait compliquer l’accès rapide à des solutions pour traiter les symptômes du rhume, surtout en période hivernale. L’ANSM recommande aux médecins d’évaluer soigneusement la balance bénéfice-risque avant toute prescription.
En attendant, les autorités encouragent les patients à se tourner vers des alternatives plus sûres, comme les solutions naturelles ou les traitements sans vasoconstricteurs. Cette mesure marque un tournant important dans la régulation des produits pharmaceutiques en France, privilégiant la sécurité des patients face aux risques d’effets secondaires graves.
Cette décision est l’aboutissement d’un long processus et d’un débat entre différents acteurs du secteur de la santé. Elle reflète une volonté croissante de renforcer la sécurité des médicaments en vente libre, même pour des affections courantes comme le rhume.