France : Bruno Retailleau défend sa confrontation avec l’Algérie

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, maintient sa position ferme envers l’Algérie, notamment sur la question des laissez-passer consulaires. Dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger, il réaffirme sa volonté d’aller au bras de fer avec l’Algérie concernant l’expulsion de ressortissants en situation irrégulière.

Une position inflexible sur les laissez-passer consulaires

Lors d’une interview accordée au Parisien à l’occasion des dix ans de l’attentat contre Charlie Hebdo, Bruno Retailleau a réitéré sa détermination à obtenir des laissez-passer consulaires de la part de l’Algérie. Ces documents sont nécessaires pour l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF). Le ministre a déclaré : « Il faut en effet obtenir des laissez-passer consulaires, et donc assumer un bras de fer ».

Cette position n’est pas nouvelle pour Retailleau. Début octobre, il avait déjà proposé de « dialoguer » sur cette question avec le Maroc, tout en menaçant d’aller au « bras de fer » avec l’Algérie, qu’il a classée dans la catégorie des « pays récalcitrants ».

L’affaire des influenceurs algériens

Le ministre de l’Intérieur a également abordé le cas des influenceurs algériens récemment arrêtés en France pour appels à la violence. Malgré les difficultés diplomatiques, Retailleau assure que ces individus « seront jugés ». Il a précisé les dates de jugement prévues et a ajouté : « Ces individus testent la résistance de la République : assumons le rapport de force ! Je ne laisserai rien passer, jamais ».

Les trois influenceurs en question ont été interpellés à Brest, Echirolles et Montpellier pour avoir lancé des appels à la violence contre des activistes algériens installés en France et fait l’apologie du terrorisme sur TikTok. Retailleau a personnellement annoncé chaque interpellation sur le réseau social X, accompagnée du message « Ne rien laisser passer ».

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Un contexte diplomatique tendu

Ces déclarations interviennent dans un climat déjà tendu entre la France et l’Algérie. Le président Emmanuel Macron a récemment critiqué l’Algérie concernant la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Retailleau a suggéré que « la France serait en mesure de déployer un certain nombre de réponses » si l’écrivain n’était pas libéré.

Le ministre de l’Intérieur a également réaffirmé ses positions sur d’autres sujets sensibles, comme l’immigration et le voile islamique. Il s’est déclaré favorable à l’interdiction du voile même à l’université, le qualifiant « d’étendard pour l’islamisme ».

L’accord franco-algérien de 1968 en question

Bruno Retailleau est connu pour être un partisan de la révocation de l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration. Cette position a été vivement critiquée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a qualifié cet accord « d’étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes ».

La position ferme de Retailleau sur ces questions continue d’alimenter les tensions entre les deux pays, alors même que les relations franco-algériennes traversent une période particulièrement délicate.

Perspectives et enjeux

Les déclarations de Bruno Retailleau soulèvent des questions sur l’avenir des relations entre la France et l’Algérie. Alors que les deux pays partagent une histoire complexe, les enjeux actuels, notamment en matière d’immigration et de sécurité, continuent de peser sur leurs rapports diplomatiques.

Dans ce contexte, il est intéressant de noter que les tensions actuelles s’inscrivent dans une histoire plus large des relations franco-algériennes, comme en témoigne l’imposition de l’enseignement de l’arabe au Maroc par la France durant la période coloniale, un chapitre qui continue d’influencer les perceptions mutuelles.

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Pendant ce temps, sur un tout autre registre, les enjeux du tirage au sort de la CAN 2025 pour l’Algérie rappellent que malgré les tensions diplomatiques, d’autres aspects des relations entre les deux pays, comme le sport, continuent de susciter l’intérêt et l’attention du public.

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