L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a ravivé la controverse sur l’accord franco-algérien de 1968 et l’immigration algérienne en France. Dans une interview au Figaro magazine, il a proposé plusieurs mesures pour restreindre l’immigration algérienne, allant jusqu’à suggérer la fermeture de consulats algériens en France. Ces déclarations ont suscité de vives réactions.
Les propositions de Driencourt pour limiter l’immigration algérienne
Xavier Driencourt, qui a occupé le poste d’ambassadeur de France à Alger de 2008 à 2012 puis de 2017 à 2020, a réitéré son appel à la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968. Selon lui, cet accord « octroie aux Algériens de nombreux privilèges« , notamment un accès facilité au regroupement familial et la création d’un titre de séjour spécial appelé certificat de résidence.
L’ancien diplomate affirme que 40% des migrants en France sont algériens et ne dépendent que de cet accord de 1968, un chiffre contesté par les spécialistes. Il propose plusieurs leviers pour inciter l’Algérie à délivrer davantage de laissez-passer consulaires, comme agir sur les circuits financiers et immobiliers algériens en France ou s’intéresser aux réseaux de la mosquée de Paris.
La proposition inédite de fermer des consulats algériens
Dans une suggestion sans précédent, Driencourt évoque la possibilité de fermer des consulats d’Algérie en France : « On pourrait convoquer tous les consuls algériens, les rappeler à l’ordre, voire fermer un ou deux consulats pour l’exemple« . Cette proposition extrême s’ajoute à d’autres idées comme la réduction du nombre de visas pour les ressortissants algériens.
L’ancien ambassadeur rappelle avoir déjà mis en œuvre une telle politique de restriction des visas lors de son mandat à Alger, faisant passer leur nombre sous la barre des 260 000 en un an. Il voit également dans l’accord d’association UE-Algérie un « levier important » pour faire pression sur le gouvernement algérien.
Les implications pour les demandeurs de titres de séjour algériens
Les propositions de Driencourt, si elles venaient à être appliquées, auraient des conséquences importantes pour les ressortissants algériens souhaitant obtenir ou renouveler un titre de séjour en France. Actuellement, les démarches pour le renouvellement d’un titre de séjour sont détaillées sur le site de la préfecture des Ardennes.
Les cartes de séjour « vie privée et familiale » sont particulièrement visées par ces propositions. Les conditions d’obtention de ces titres sont expliquées sur le site de la préfecture de l’Oise.
Le contexte des relations franco-algériennes
Ces déclarations interviennent dans un contexte déjà tendu entre la France et l’Algérie. Récemment, de nouvelles dispositions pour les visas France ont été annoncées, resserrant les conditions pour les ressortissants maghrébins. Par ailleurs, la valeur de l’euro sur le marché parallèle en Algérie connaît des fluctuations significatives, comme le rapporte Algérie Direct.
Le débat sur l’immigration algérienne en France reste un sujet sensible, comme en témoigne le compte-rendu d’un dîner-débat avec Xavier Driencourt. Les propositions de l’ancien ambassadeur soulèvent de nombreuses questions sur l’avenir des relations bilatérales et le statut des ressortissants algériens en France.